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Défilée

L’EST RÉPUBLICAIN
28 Mai 2011

Fil Conducteur

Ce fil rouge en aura donné à retordre. Accroché à un petit panneau, devant les Galeries Lafayette, il gisait sur la chaussée, mercredi. D’un rouge intense, donc nullement cousu de blanc, il se déroulait sur une bonne centaine de mètres en direction de la Porte Noire. Stendhalien ! Et ce, jusqu’à la vitrine de la « Pharmacie Principale », Grande-rue bien sûr. Là, il s’arrêtait net. Coupé, comme censuré. Etrange, n’est-ce pas ?

A l’issue d’une enquête rondement menée, nous sommes en mesure de vous livrer, en exclusivité mondiale cela va sans l’écrire, quelques indices sur ce qui reste du vrai mystère.

Des témoins dignes de foi l’assurent : ce fil écarlate était celui d’une robe forcément de la même couleur, qui se détricotait sous les pas de celle qui l’avait passée. Une ravissante jeune femme, selon les mêmes observateurs avisés.

A partir de là, les avis divergent. La dame préposée à la caisse de ladite «Pharmacie Principale » émet l’hypothèse selon laquelle ce long brin de textile fut extrait accidentellement du vêtement, comme à la suite d’un accrochage intempestif.

Pas du tout d’accord, ces vendeuses du magasin de mode féminine « Antonelle », de l’autre côté de la rue. Mieux placées, ça, leur voisine d’en face le reconnaît sportivement. Et du métier, de fait.

Pour les « Antonelle », pas de doute, c’était fait exprès. Il était temps, du reste, pour la pudeur publique, que cesse cet artistique détricotage. Car la porteuse de la robe commençait sérieusement à en être beaucoup moins vêtue. Avant de disparaître dans la Boucle.

Dire qu’on a manqué ça. Et qu’on ne peut donc pas en publier la moindre photo ! Pas de bol pour notre audimat. En tout cas, la preuve en est faite. Il se passe toujours quelque chose devant les Galeries Lafayette.

Joël MAMET

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